🚀 Ca veut dire quoi le succès pour toi?
Ou comment les standards de l'ambition et de la réussite ont radicalement évolué... et pour le mieux.
💭 La pensée du jour
Je pense sincèrement qu’il n’y a pas de personne plus ambitieuse qu’une working mom. Personne ne travaille autant vers le succès qu’une maman qui jongle quotidiennement entre son boulot, ses responsabilités et sa famille.
Au début de ma vie pro, j’avais une définition du succès super claire: avoir un bon job, bien payé, dans une belle boîte qui ferait briller les yeux de mon entourage (et au passage: +/- les mêmes critères pour mon mec). J’ai eu la chance d’avoir tout ça très jeune. Et devine quoi, c’est quand j’ai eu tout ça que ma définition de l’ambition et du succès a changé.
Pour certain/es, le succès signifie posséder l’argent, exercer le pouvoir et avoir un statut supérieur avec les attributs qui y sont associés, comme le salaire, l’image, le grand bureau ou la grosse voiture de fonction. Pour les working moms, le succès est souvent de pouvoir conjuguer les différentes sphères de leur vie en toute liberté. C’est-à-dire sans avoir tout le temps l’impression de courir derrière le temps, de se sentir débordée, de culpabiliser, de passer plus de temps à gérer la politique interne qu’à travailler réellement.
J’étais dans cette situation, il y a quelques années. Ma deuxième grossesse a agit comme un déclencheur. Elle m’a donné le courage de me questionner sur mes priorités de vie, de faire de la place. Elle m’a donné les ailes pour me lancer à mon compte. J’ai travaillé, dur, en essayant de trouver des solutions, toujours. Et aujourd’hui, même si tout n’est pas rose (loin de là!), je dirai que le succès, pour moi, ça a été de réussir à créer la vie qui me correspond. Celle où je vois mes enfants grandir, où je n’ai pas mon portable qui vibre dans ma poche quand je leur donne le bain, où je n’ai pas l’impression de toujours courir après le temps, celle qui me donne l’espace d’apprendre tous les jours, celle qui me donne la fierté de voir mon chiffre d’affaires doubler tout en ne culpabilisant pas de faire une sortie scolaire. Pour maintenir cet équilibre, les choix sont permanents: “si je dis non à ça, je dis oui à quoi?” et les sacrifices quotidiens. Mais est-ce que ça vaut le coup? OUI! Cette liberté là n’a aucun prix selon moi.
Car dans le fond, les demandes de la plupart des working moms sont raisonnables: pouvoir emmener son enfant chez le pédiatre sans que cela soit une angoisse, aller le chercher à la sortie de l’école de temps en temps, avoir du temps pour soi, pour son couple. Il n’y a rien d’extravagant là-dedans. Mais aujourd’hui, telle que la société est faite, et dans la majorité des cas, il est encore trop difficile de concilier ces différentes facettes, alors même qu’elles se nourrissent mutuellement. L’histoire est ainsi faite: le monde du travail a été créé par les hommes, pour les hommes, tout simplement parce que les femmes ne travaillaient pas, à l’époque. Alors nous voici aujourd’hui, à passer 10 heures de notre journée dans ce monde du travail, un monde (encore trop) inadapté à nos rythmes de vie.
Résultat, beaucoup de femmes choisissent d’autres voies de réalisation professionnelle, plus fluides et respectueuses de leurs différentes vies. C’est ce phénomène “d’opt-out” (ou le fait que les femmes - souvent dans des postes à haute responsabilité - choisissent de leur plein gré de sortir du système, de ne plus évoluer vers le sommet de leur entreprise car cela ne correspond pas à leur définition de la réussite) que Céline Alix documente super bien dans son livre “Merci mais non merci, comment les femmes redessinent la réussite sociale.” Ces working moms travaillent ainsi à leur rythme, avec leurs propres envies, sans pour autant revoir leur ambition à la baisse. Elles font juste différemment.
“Heureusement”, la pandémie, le mouvement #metoo et la question du sens dans le travail sont passés par là, et ça commence à bouger aussi dans les entreprises. Je suis convaincue que ce mouvement ne va faire que continuer de prendre de l’ampleur car la parole se libère aussi de plus en plus sur ce sujet.
Et toi, MammaSista, quelle est ta définition du succès?
⭕️ Le partage du cercle
Comme à chaque édition, je te partage un (ou des) enseignement(s) issu(s) des cercles MammaSistas. Si tu nous a fraîchement rejoint: MammaSistas, c’est une newsletter, mais aussi et surtout un cercle de working moms où chacune a sa place pour partager nos galères équilibre vie pro / vie perso, s’entraider et AGIR pour soi. Pour la full story, n’hésite pas à aller faire un tour sur ce post.
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“Je pense qu’aujourd’hui on peut tout avoir, mais pas tout en même temps.”
Pendant longtemps, on nous a bassiné (surtout la génération précédente) qu’une femme pouvait tout avoir, qu’on ne devait pas se mettre de limites, qu’il fallait y aller, “fake it until you make it”. Certains livres comme le fameux “Lean In” de Sheryl Sandberg font l’éloge de ce modèle. Fort heureusement, aujourd’hui cette vision s’estompe… peut-être tout simplement car on se rend compte que c’est une sacrée pression, dont nous sommes les premières victimes. Je vous partage le témoignage d’une MammaSista que je trouve si juste:
“Je pense que ce n’est pas tant le fait de “tout avoir”, mais plus une question de choix. Tant que nous avons le luxe d’avoir le choix, on peut choisir de tout avoir, même si ce n’est pas tout en même temps. L’ascension de ma carrière s’est faite en même temps que l’arrivée de mon bébé. J’ai fait le choix des relais nounous, des baby sitters jusqu’à 20h et de l’aide inconditionnelle des grands-parents. J’ai fait le choix d’être moins présente sur les 2 premières années de vie de mon enfant. Mais ce choix-là m’a aussi permis de choisir d’être beaucoup plus à ses côtés sur les 3 années suivantes: j’étais en vitesse de croisière sur mon gros job de direction, dans ma zone de confort. J’ai fait les sorties scolaires, les anniversaires le mercredi après-midi, les kermesses et leurs gâteaux maison, le tout en gérant au boulot.
Je suis là où je voulais être, et je considère que j’ai tout eu, à différents moments de ma vie. Au final, ce qui compte c’est la destination, non? Dans pas longtemps, je prendrai sûrement un nouveau poste, et on retrouvera un autre équilibre. J’en suis consciente, et c’est OK… tant que je le fait par choix.”